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dimanche 25 octobre 2020

Emmanuel Macron à Beyrouth. Impressions de voyage

 

Emmanuel Macron à Beyrouth

Impressions de voyages

Ma camarade Nada Nassar-Chaoul avec qui j’ai usé les bancs des Dames de Nazareth a consacré sa chronique mensuelle dans L’Orient littéraire du mois d’octobre 2020 au président Emmanuel Macron. Il s’en est suivi tout au long de la journée du jeudi 2 octobre une discussion « wattsapp » sur le groupe des copines promo 75. Voici ma contribution qui prend aujourd’hui une toute autre dimension avec les derniers actes terroristes en France.

Mes copines… Le 5e de cavalerie est décidément mon corps d’armée préféré puisque j’arrive toujours bonne dernière.

Nada, j’ai lu avec beaucoup de tendresse amusée ton texte qui, comme dans un miroir, nous rendait à chacune notre portrait parfait de « ménagères de plus de 50 ans », énamourées de ce président de la République française qui ne ressemble à aucun autre.

Oui, j’ai aimé la posture gaullienne et le discours gaulliste.

Oui, j’ai aimé ce diagnostic chirurgical et précis de notre situation et de la classe qui nous gouverne.

Oui, j’ai été émue de retrouver au détour d’une phrase ou d’un mot la France que j’aime. La France que j’ai reçue en héritage d’une génération à l’autre.

Mais au-delà des mots, des gestes de ses deux voyages et de ses trois conférences de presse que nous reste-t-il de Macron ?

Macron, de son propre aveu, a fait fausse route. Dans les heures immédiates qui ont suivi la démission d’Adib, son staff cellule de crise pour le Liban était remanié. Sanctionné pour les mauvais conseils. Une méconnaissance visible de la réalité des hommes et des dossiers.

Que puis-je reprocher à un homme – le seul homme politique à avoir porté un regard de compassion et d’empathie vers nous ? Comme De Gaulle avant lui, il ne nous a pas compris.

Pour que la France puisse aider le Liban, elle doit être la France d’un parti, d’un groupe. En l’occurrence des Chrétiens. La France révolutionnaire qui assassinait les prêtres en France a toujours été le champion des Chrétiens du Liban. Quand la France a été puissance mandataire alors oui, elle a tenu la balance égale et nécessaire entre toutes les composantes de notre mosaïque.

Vous me direz que la France a décidé d’aider les écoles chrétiennes ? Merci. C’est vrai. Mais embourbée dans son discours droitdel’homesque voilà que le nouvel attaché culturel – Mme X j’ai oublié son nom – nous dit en substance « ouioui… nous aidons les écoles chrétiennes mais elles ont tant de % d’élèves musulmans… ».

On a tant appelé de nos vœux un mandat français. Weygand est arrivé au Liban avec un parti-pris chrétien. Son premier acte de Haut-Commissaire a été de rétablir l’ordre. A son grand soulagement il y avait autant de brigands musulmans que chrétiens à faire pendre. Sans cela il n’aurait pu faire acte de gouvernement.

Macron, dès ses premières heures au Liban, a pris langue avec ceux-là mêmes qui nous assassinent et nous font exploser. On pensait qu’il aurait été là seulement pour les victimes. Pas pour les autres. Par son geste il se place dans la droite ligne de tous ses prédécesseurs qui l’ont fait avec les Assad, père et fils, et autre Kadhafi. Avec le succès que l’on sait.

Enfin j’ai été profondément choquée par la réitération de ce soi-disant « droit au blasphème ». Beyrouth n’aurait jamais dû être la tribune pour une telle assertion. La France est perçue par tous les barbus comme le soutien des Chrétiens et ceux-ci sont assimilés à la France. Nous n’avions pas besoin de ceci.

Si Macron ressemble à quelqu’un c’est au personnage central du Maître de la Terre (Hugh Benson).

Je vous embrasse une à une 💫

Nevine Toutounji-Hage Chahine

Jeudi 2 octobre 2020

20h52

 

 

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